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Excuses, prétextes et alibis

02 novembre 2023 Édito
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En ces périodes un peu sombres, entre l’actualité plombante, le changement d’heure, et la météo exécrable, tentons, si c’est possible, un peu de légèreté.

Il existe un livre très divertissant qui compile les mots d’excuse les plus délirants que les parents ont pu écrire aux enseignants. Certains sont si incroyable qu’on en viendrait même à se demander si l’auteur ne les a pas inventés. Pourtant nombre de membres du corps enseignant affirment que, parfois la réalité dépasse la fiction.

Quelques exemples :

« Madame, Veuillez excuser le retard de ….., mais hier, c’est mon mari qui l’a emmené à l’école et il s’est perdu. » (Pourquoi on n’est pas surpris…)

Plus audacieux : « ……n'est pas venu à l'école hier parce qu'il a fait grève. Chacun son tour. »

« Monsieur, je résume notre lever de ce matin : bol de chocolat chaud renversé, panique, aquarium qui tombe, poisson rouge en apnée, cris, aboiements, pleurs, serpillière, et donc retard. Désolée, avec toutes nos excuses » (Synthétique mais on sent le vécu).

Quelquefois, on ne dirait pas une excuse mais carrément un alibi. Rares sont ceux aussi honnêtes que ce parent qui écrit : « Monsieur, je suis au courant de l'absence de mon enfant, mais je ne trouve pas d'excuse à vous fournir. Que voulez-vous que j'y fasse ? Cordiales salutations ».

Le problème c’est que ce n’est pas forcément réservé aux parents d’élèves. Combien de personnalités publiques expriment des propos justificatifs qui mériteraient à eux seuls le prix du « bobard d’or » de l’année. La concurrence est rude.

La presse s’est fait l’écho récemment de l’Assemblée Générale de de l’Association des Directeurs d’IUT qui devait se tenir en Nouvelle-Calédonie. Motif : c’est la Directrice de l’IUT de cette collectivité territoriale qui l’a proposé. Ben voyons. Devant le tollé général provoqué et sous le prétexte que l’empreinte environnementale d’un tel déplacement était beaucoup trop élevée.

Mais la palme revient sans aucun doute à la maire de Paris qui est partie à Tahiti, autre collectivité d’Outre-Mer, jusqu’à mi-novembre. Justification du voyage : inspecter les infrastructures des épreuves olympiques de surf en prévision des JO 2024.

Alors là. Vous viennent à l’esprit des histoires de marmotte et de papier alu, ou encore une grande perplexité pour ce soudain intérêt pour un sport qui, à lui seul, pourrait résumer une grande partie de l’action politique.

Pour finalement reconnaître qu’il s’agit de vacances, payées à ses frais, pour se reposer après de nombreux déplacements. Dont acte. Chacun fait ce qu’il veut. C’est sûr que tiaré et tamouré c’est mieux que travaux et surmulots….

Il faut donc bien se garder des fausses excuses. Sur à peu près tout : l’inflation, le ralentissement économique, la hausse des énergies, le changement climatique etc..

De toutes façons, comme le dit un autre parent d’élève : « Madame, Vous me demandez un mot d'excuse pour le retard exceptionnel de …... Soit. Ne pensez-vous pas cependant qu'à l'heure où se prépare peut-être la 3ème guerre mondiale, il y a des choses plus importantes dans la vie ? Salutations distinguées. »

 

Florence Berthelot 




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