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Quoi de neuf, docteur ?
Nous nous souvenons du dessin animé « Bugs Bunny ». Le lapin facétieux faisait toutes sortes de tours à un chasseur. Il finissait toujours par se poser tranquillement pour grignoter une carotte et demander d’une voix nasillarde « Quoi de neuf, docteur ? » ; un monument de ce que les jeunes appellent aujourd’hui la « coolitude ».
Beaucoup moins « cool » l’idée de la création d’une taxe « lapin ». On est là dans la « créativité » comme on dit chez les juristes de la FNTR à l’annonce d’une mesure que l’on ne veut pas qualifier tout de suite de complètement saugrenue (pour ne pas dire débile... mais on ne l’a pas dit !)
En cause : l’idée de mettre à l’amende des patients qui feraient faux bond à leurs rendez-vous médicaux moyennant 5 euros versés au médecin (comment, s’il ne vient pas ?) et au choix de ce dernier.
On vous passe les débats incessants (experts auto-proclamés à l’appui) : « c’est bien », « c’est pas bien », « Oui mais quand même… ».
Ce qui est frappant, c’est que l’on parle immédiatement de taxe. Eh oui ! Nous sommes en France, c’est-à-dire au pays des taxes. Sur RTL, le journaliste Étienne Gernelle a fait un brillant édito sur le sujet car nous fêtons en ce moment les 70 ans de la création de la TVA. Créée en 1954, elle s’est en réalité généralisée 20 plus tard en 1974.
Quelle joie, qu’est-ce qu’on est contents…
Quelques mois avant les J.O., réjouissons-nous ! Nous sommes déjà sur le podium du record mondial de taxes et impôts divers. On en compterait entre 300 et 480. Pourquoi un tel écart ? Nul ne le sait, cela doit dépendre de l’âge du percepteur et du point de vue où on se place. Nous sommes également 2ème européen derrière le Danemark, la charge fiscale représentant 43.5% du PIB.
Le Premier ministre a lancé une mission pour envisager de « taxer les rentes » mais qui ne pénaliserait ni les particuliers, ni les entreprises. Ah ? Mais qui pourrait-on taxer alors ? À moins de créer une nouvelle catégorie de contribuables ? On touche là au génie français dans sa splendeur.
Quoi qu’il en soit, le Président de la République ne veut pas de budget rectificatif, il ne faut pas augmenter les impôts ou en créer de nouveaux.
Sauf que nous, dans le transport, voyons se profiler une taxe dite « alsacienne », qui n’est autre qu’une écotaxe qui ne veut pas dire son nom. Et qui serait suivie par une taxe « Grand Est », puis une taxe « toutes régions ». Tout ça principalement payé par des opérateurs français, et sous un alibi d’entretien des routes, objectif qui ne sera jamais respecté.
Ah ça en démange quelques-uns, depuis l’abandon de l’écotaxe en 2015, de revenir par la fenêtre quand on les a jetés par la porte, et de revenir sans arrêt sur ces taxes ! Tout comme de revenir sur le prétendu avantage fiscal sur le carburant autrement appelée « ristourne gazole » que d’aucuns veulent nous sucrer alors que nous sommes déjà là aussi dans le haut de la liste des pays les plus fiscalisés en Europe.
Le tout pour des pseudo motifs écologiques alors la raison la vraie, c’est que les caisses sont vides. Que l’on ne nous prenne pas pour des « lapereaux de trois semaines ».
Nous ne connaissons pas encore la « taxe lapin » mais nous serons aussi vigilants à la création de toute « taxe dindon ».
Florence Berthelot
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