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Vous avez le bonjour d’Albert…
Au moment où s’ouvre la possibilité de faire sa déclaration d’impôts en ligne, nous faisons le constat qu’il y a toujours une personne de notre entourage ou voisinage, totalement larguée devant son écran, ne sachant comment faire. Cela s’appelle l’illectronisme. On estime que 13 millions de français sont concernés et notamment un tiers des seniors.
La dématérialisation est de plus en plus utilisée. Mais loin de simplifier la vie des gens, elle vise surtout à faciliter la vie de nombreux services administratifs.
On a beaucoup lu sur l’Intelligence artificielle. On croit à son développement ou on n’y croit pas, peu importe, l’IA commence à être partout. Certains mettent en garde sur le fait que l’on ne peut pas faire confiance les yeux fermés aux IA car parfois elles racontent aussi n’importe quoi. Les juristes vous diront qu’ils ont pu constater que tel ou tel programme avait purement et simplement inventé des jurisprudences (authentique). Alors c’est avec une certaine prudence que l’on accueillera l’annonce gouvernementale de généraliser l'intelligence artificielle au service des usagers de l'administration. La solution retenue est française et s’appelle "Albert".
Et évidemment dès que l’on parle administration on parle d’administration fiscale (nous sommes en France). C’est ainsi que les agents des impôts s'appuieront dès cette année sur cette IA pour répondre aux questions posées en ligne par les contribuables.
Chers contribuables, réjouissez-vous ! Le moment tant redouté de remplir votre déclaration d'impôt pourrait bien devenir le clou de votre année fiscale, grâce à notre nouvel ami électronique : Albert, l'IA qui vous veut du bien (financièrement parlant, bien sûr) !
Albert, c'est un prénom rassurant, un peu comme celui du grand-oncle qui vous conseillait toujours de mettre de l'argent de côté pour les jours de pluie, tout en vous offrant un biscuit au passage. Certes, l'idée d'une IA gérant nos questions fiscales peut sembler effrayante. Mais soyons honnêtes, Albert pourrait peut-être être aussi sympa (voire plus ?) que des fonctionnaires de l'administration fiscale.
On se prend à rêver : entrer dans son interface conviviale, saisir ses données financières avec la grâce d'un danseur étoile, et hop, Albert fait le reste.
Plus besoin de se triturer les méninges à chercher quelle case correspond à quoi, ni de pester contre ce formulaire qui semble être conçu pour vous faire perdre patience. Albert est là pour ça, avec son air bienveillant et une aisance à faire rougir d'envie les manuels de déclaration d'impôt.
Il aurait pu s’appeler Alfred, Gontran ou Gudule. Mais non, ce sera Albert.
Certains sceptiques l’accuseront de cacher une armée de robots fiscaux prêts à nous spolier jusqu'au dernier centime. Mais en fait, a-t-on attendu d’avoir une IA pour ça ?
Albert est censé aider. Peut-être même qu'un jour, on lui offrira un biscuit en guise de remerciement ?
À condition qu’il n’ait pas l’idée saugrenue de taxer aussi les biscuits.
Avec le fisc, on ne sait jamais.
Florence Berthelot
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