Du vent…

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Du vent…

Les tempêtes qui ont traversé la France les deux dernières semaines ont causé des dégâts. Et aussi malheureusement endeuillé le secteur du transport routier, un conducteur ayant perdu la vie en percutant un arbre tombé sur la route. Toutes nos pensées vont à sa famille et à son entreprise.

On pourrait se dire qu’en cas de grand vent, les partisans des énergies renouvelables et particulièrement de l’éolien doivent se réjouir. En fait, il n’en est rien. Pour des raisons de sécurité, les éoliennes s’arrêtent au moins momentanément quand le vent dépasse les 90 km/h. L’expérience a été tirée des premières installations où faute d’interruption soit les équipements s’emballaient soit ils prenaient feu.

Le problème, c’est que quand il n’y a pas de vent, cela ne marche pas non plus. L’Allemagne, a particulièrement souffert durant l’été 2022 d’une « pénurie de vent » mettant à l’arrêt le plus grand parc éolien d’Europe. Moralité, nos voisins d’Outre-Rhin ont importé de l’électricité nucléaire française.

Dès lors, la production à base d’éoliennes dépend d’un subtil équilibre entre le trop et le pas assez.

Mais là où d’autres interrogations surviennent c’est le caractère réellement « écologique » de cette production. De la fabrication à l’installation, on peut déjà avoir des doutes. Des tonnes de béton, de métal et le transport qui va avec.

Tournons notre regard vers l’Ecosse, région de lacs et de vents. Très en pointe sur cette énergie dite renouvelable, on y apprend que 16 millions d’arbres ont été abattus ces dernières années, soit 7 900 hectares, pour installer des éoliennes géantes de 260 mètres de haut. Or, sauf erreur, les arbres sont des capteurs de carbone. Cherchez l’erreur.

Mieux (ou pire), il semblerait que certaines turbines qui avaient été mises à l’arrêt pour un problème technique n’ont pu être remises sous tension que grâce à ….des générateurs diesel qui ont fonctionné pendant plus de 6 heures par jour.

Et s’il y a des fissures dans les mécanismes, c’est de l’huile hydraulique usagée qui se répand dans la nature.

Evidemment, on ne parlera pas des rendements qui s’avèrent finalement assez faibles par rapport aux coûts financiers et environnementaux de cette énergie.

Pour autant, on apprend que la France risque une sanction qui coûterait 960 millions d’euros (rien que pour l’année 2020) pour ne pas avoir respecté ses objectifs en matière d’équipements éoliens ! 

C’est la Cour des comptes, dans un rapport publié le 17 octobre, qui alerte sur cette situation. Les Directives européenne prévoient que faute d’atteindre les quotas imposés, la France doit acheter les térawatt-heures d’électricité manquants à un pays excédentaire en énergies renouvelables.

Outre le surcoût pour les consommateurs auxquels, bien entendu, on répercuterait cette sanction, on se dit que ce quasi-milliard d’euros va bien manquer pour financer la transition énergétique, alors que les questions du financement sont désormais centrales.

Quand on connecte toutes ces informations, on se dit que l’écologie semble paradoxalement de moins en moins prise en compte.

A la différence des moulins, ça ne tourne vraiment pas rond.

 

Florence Berthelot

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