Droit à la paresse (intellectuelle)

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Droit à la paresse (intellectuelle)

A l’approche des congés, on sent que tout le monde « pioche ». Une trêve s’impose. Si pour certains, cette période est frénétique parce qu’il faut qu’ils aillent tout voir, tout visiter, courir partout, faire du sport comme des furieux pour revenir plus fatigués qu’en partant, d’autres aspirent à un rythme plus lent.

Flâner, prendre son temps, paresser. Se lever le matin (les premiers jours beaucoup trop tôt), savourer son petit déjeuner et…se recoucher.

Mais c’est souvent moins le physique qui a besoin d’une pause que le mental. Se déconnecter de l’actualité, voire de ses opinions pour trouver une forme de silence s’avère très nécessaire. Vivre ce que certains vivent toute l’année dans une certaine facilité intellectuelle à croire ce que racontent le plus grand nombre, le consensus général sans se poser de questions.

Cela facilite aussi beaucoup les conversations. Quand il fait chaud voire très chaud (comme d’habitude), oui c’est le réchauffement climatique. S’il fait froid, alors c’est le « changement » climatique. Ah et puis cette sécheresse (alors qu’il pleut des cordes) c’est vraiment inquiétant. Y a plus de saisons ma bonne dame (ou mon bon monsieur ou mon bon ce que vous voulez).

Il faut décarboner les transports. L’électrique est la solution ultime, même si le prix de l’électricité prend 25% en un an (et ce n’est manifestement pas fini) et que nous n’aurons pas assez de minerais pour tout faire. Les objectifs sont réalistes et accessibles. De toutes façons, on n’a pas le choix.

Il faut taxer tout et tout le monde pour sauver la planète. Il faut se désendetter parce qu’il faut payer le « quoi qu’il en coûte ». Il faut plus de normes, de lois, de décrets si possibles totalement incompréhensibles pour modifier le comportement des gens. Il ne faut pas râler, se plaindre. Allez donc voir ailleurs si c’est mieux.

L’Europe fonctionne parfaitement bien et c’est normal qu’une ancienne lobbyiste des GAFAM ait été pressentie pour devenir cheffe de la concurrence à Bruxelles. Il faut être un peu ouvert bon sang !
Tout va parfaitement bien. Non, il n’y a pas d’augmentations des faillites, d’inflation, d’inquiétudes des chefs d’entreprises. Comment pourrait-on être plus heureux ou plus enthousiastes que maintenant ?

On reprendra les arguments des chaines d’informations continues qu’on a entendus sur tous les sujets et chacun sera satisfait : pas d’engueulades, des apéros sereins, des barbecues décontractés. Ce sont les vacances, non ?

Allez, nous serons donc bien sages en attendant une rentrée qui promet une fois de plus d’être compliquée.

Être bien sages, pour certains (suivez mon regard) cela va quand même être difficile.

Bonnes vacances à ceux qui peuvent en prendre. (Désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher...)

Florence Berthelot

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