La course à la taille s'accélère dans le transport routier
La conjoncture difficile favorise la consolidation d'un secteur concurrentiel et très atomisé. Les transporteurs détenus par des fonds d'investissement et de grosses entreprises familiales sont les moteurs de ce mouvement.
Par Frank Niedercorn
Dans un secteur du transport routier de marchandises qui compte 52.000 entreprises, la consolidation faisait déjà partie du quotidien. Mais les temps étant difficiles pour cette activité, elle s'accélère encore. « Les volumes transportés, qui avaient un peu baissé en 2022, ont fortement reculé en 2023. Comme les capacités de transport restent les mêmes, cela tire les prix vers le bas et provoque des difficultés pour les entreprises qui n'ont pas toujours la possibilité de répercuter les hausses de coûts qu'elles subissent », analyse Rodolphe Lanz, secrétaire général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
« Le secteur fonctionne avec des marges très faibles et des rentabilités nettes de 1 % à 3 %, quand elles ne sont pas négatives », confirme Laurent Pizzamiglia, président du groupe Seli, un commissionnaire de transport implanté à Saint-André-de-Cubzac, en Gironde. Conséquence : les défaillances ont progressé de 33 % l'an dernier, avec 2.300 transporteurs qui ont rencontré des difficultés, soit près de 5 % de la profession. Une série noire qui vient d'emporter les Transports Henri Ducros, implantés à Bruges (Gironde) et placés en liquidation judiciaire la semaine dernière.
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