Aller, venir, …. et revenir

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Même pour ceux qui ne partent pas en vacances, comme se plaisent à les montrer les chaines d’information, la période estivale est indiscutablement une période de forte mobilité.

Entre les voitures surchargées (il y en a même jusque sur le toit et dans des remorques), bloquées dans les files d’attente aux péages (toujours plus chers), les foules agglutinées dans les gares, l’œil inquiet rivés sur les panneaux d’affichage qui annoncent les retards (il a fait trop chaud, ou il a trop plu, ou la motrice a cassé, ou n’importe quoi d’autre), aux passagers qui s’impatientent en attendant des avions dans les aéroports (il a trop plu, il y a du vent, des incendies, des orages, pas de pilote ou n’importe quoi d’autre), force est de constater que la marge est étroite entre le plaisir de s’évader et la purge que deviennent les départs. Et les retours.

Cela dit c’est toujours amusant d’entendre les personnes interviewées dans ces circonstances dire, face caméra, et d’un air presque rieur, que tout cela n’est pas grave car ce sont les vacances. Mais quand l’objectif s’est détourné, les visages se referment, tout le monde s’invective, les enfants hurlent, les chiens aboient, et on est à deux doigts d’en venir aux mains.

« Auroch rusé » nous bassine chaque début de week-end avec des couleurs qui vont du rouge au noir. Un peu comme les cartes météo qui tentent de vous faire croire que c’est la canicule avec 25° au thermomètre ou des trombes d’eau qui inondent les jardins. Quand on pense, sur ce dernier point, qu’il a fallu envoyer des envoyés spéciaux dans la Vallée de la mort aux États-Unis pour justifier des discours alarmistes sur le réchauffement… Alors que si cet endroit s’appelle la Vallée de la Mort, c’est peut-être parce que cela n’a jamais été un parcours de santé ?

Mais revenons sur cette question de la mobilité estivale. Un simple observateur ne peut manquer de s’interroger sur la contradiction entre les discours et les faits. Un sondage de juillet révélait que 41% des Français étaient plutôt favorables à la limitation du nombre de voyages en avion à 4 vols dans toute une vie. Nul doute qu’il s’agissait majoritairement des Français qui n’ont jamais pris l’avion.

Une grosse partie des autres était manifestement…dans les aérogares. Et pour peu que vous habitiez une île (Corse, Martinique, Guadeloupe, ou encore plus loin en Polynésie), il est plus que douteux que cette idée -qui se veut salvatrice pour la planète- soit très populaire. Certes, il reste la navigation mais apparemment, cela pollue aussi. Reste le pédalo -qui est écolo- (ça rime) mais beaucoup plus lent. Peut-être qu’il fallait comprendre qu’il faudrait toute une vie pour faire quatre trajets ?

Le sort de la voiture, est quant à lui, réglé. Électrique, tout électrique et rien que de l’électrique. Malgré ce reportage sur une journaliste qui voulant faire Paris-Le Mans-Paris (400 kilomètres aller-retour), exposa ses déboires, avec une autonomie plus restreinte qu’annoncée (2 arrêts pour recharger), beaucoup de perte de temps, et un coût en énergie plus cher qu’avec un carburant fossile.

Il eut fallu expliquer à la malheureuse qu’elle avait commis une double erreur : mettre la radio et la clim en même temps. Et sans doute une autre : croire la publicité du constructeur.

Même si on ne veut pas trop gamberger dans cette période, on ne peut pas s’empêcher de penser à ceux qui prônent la « démobilité ». Pour faire court, il y a du boulot avant que le concept ne prenne.

Puis, le dernier jour des vacances, on a regardé la mer, une dernière fois cette année, avec ses reflets de diamant sous le soleil (levant ou couchant) en soupirant qu’en rentrant chez soi, on retrouvera matin et soir (et finalement toute la journée)……les embouteillages.

Florence Berthelot

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