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Sous le tilleul

05 septembre 2024 Édito

Dans les contrées où l’été existe pour de vrai (c’est-à-dire qu’il fait beau plusieurs jours de suite), le tilleul est un arbre très apprécié car son ombre est dense et procure une fraicheur bienfaisante. Et pour cela aussi, c’est sous le tilleul que l’on se retrouve et que l’on discute, que l’on mange, voire que l’on sieste quand une bonne âme a eu l’idée de génie d’installer un lit d’extérieur sous la ramure. Sous la ramure et pas sous la « canopée » (clin d’œil aux fidèles lecteurs).

 

Quand vous travaillez dans une Fédération professionnelle, une légende vous poursuit. Vous seriez dans le secret sinon des Dieux mais au moins des instances dirigeantes de votre pays. En gros, on vous consulterait sur le nom de tout « premier ministrable » possible, et votre avis serait hautement apprécié.

 

C’est bien entendu une pure légende.

 

Le feuilleton de l’été : chaque jour, une nouvelle personne était pressentie. « Tu le (la) connais ? ». Dans 90% des cas, oui je l’ai déjà rencontré(e). « Et alors ? ».

 

Et alors ? Rien. Parce que personne n’a été désigné durant la période. Les médias se sont perdus en supputations, suppositions, hypothèses, palabres. Que vous vous êtes épargnés car ici (en montagne) on ne regarde pas la télé, on n’écoute pas la radio. On lit le journal. Et on parle souvent politique, avec des accents moqueurs et des anecdotes savoureuses.

 

Il y a les Jeux Olympiques, les affaires courantes et puis de toutes façons, ce sont les vacances, on verra bien à la rentrée.

 

Plus tard, dans la journée, on ira à la plage, la mer sera magnifique, les couleurs éclatantes. Ou on partira sur des routes improbables à la découverte de nouveaux paysages, des montagnes de granit rouge, des calanques spectaculaires. On croisera, errants, des cochons, des vaches et des chèvres. On manquera d’avoir des accidents à chaque virage tant on est enclin à regarder des panoramas d’une beauté renversante, ou de tomber dans les ravins vaguement protégés par de petits murs, voire un simple grillage.

 

Et la nuit tombée, on redécouvrira le scintillement des étoiles que les lumières de la ville nous empêchent de voir le reste de l’année

On sait que bien assez tôt on reviendra sur Terre, que l’on devra se sentir très concerné par la constitution du Gouvernement, l’élaboration de la loi de finances et les évènements à venir.

 

Mais en attendant, on profite de l’ombre du tilleul en regardant le village, le ciel, les montagnes, les oiseaux.

Ici, sous l’arbre, c’est un autre monde. C’est aussi un autre temps.

 

Faut-il vraiment que l’été finisse ?




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