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Déjeuner en paix
On se souvient sans doute de cette chanson qui commençait par « les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent ». Et là, on a beau tenter un élan optimiste, se dire que le printemps est pour bientôt, que les jours rallongent, qu’on est dans le monde entrepreneurial et qu’il ne faut pas se laisser abattre, la réalité c’est que… bof.
Voilà bientôt quatre ans on nous annonçait que nous étions en guerre. Et on est tous rentrés chez nous.
Oui 4 ans, tout le monde perd la notion du temps. On le remarque sans arrêt. Les gens ne savent plus si tel évènement était il y a deux ou trois ans, confondent les mois et même les jours. A notre grande stupéfaction, nous avons reçu en début de mois un bulletin de Bison fûté donnant les prévisions de trafic pour le vendredi 7 février et le samedi 8. Jamais rectifié alors que nous leur répondions qu’il fallait certainement lire vendredi 9 et samedi 10 février.
Tout le monde perd la boussole.
Maintenant, on nous prépare encore à une autre où pour le coup il faudrait qu’on sorte de chez nous.
Entre temps, on aura eu trois confinements, l’inflation galopante et la flambée des prix de l’énergie, la Guerre en Ukraine, le terrorisme et la guerre ailleurs, le ralentissement économique. Puis plus près de notre secteur et plus proche dans le temps, intempéries, blocages des agriculteurs et on en passe.
C’est sûr que cela fait le miel des chaines d’informations continues où un clou chasse l’autre, un buzz en remplace un autre. Mais le climat que cela instaure n’est pas bon du tout.
Ni pour les affaires, ni pour le moral, ni pour rien.
Alors d’accord, il ne s’agit pas de tomber dans l’optimisme béat, déconnecté de toutes réalités, ou dans la méthode Coué (« tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux »).
Mais il serait utile de dispenser de nouvelles disciplines dans les cours de Sciences Politiques du style « comment ne pas désespérer le citoyen ? ». Ou l’opérateur économique si important pour investir dans les grands chantiers de demain.
On ne peut pas gouverner ou légiférer sur la base de la peur, ou du « rien ne va ». Car, et ça beaucoup le constatent, il ne reste généralement que le repli sur soi. Ou le TPMP à savoir « tout pour ma pomme » (ou ma poire c’est selon les goûts).
On a besoin d’un peu de positif, d’un bout de lumière, d’une bouffée d’air frais.
Certains mettent beaucoup d’espoir dans les Jeux Olympiques qui devraient être un bel évènement.
Normalement.
Sauf que pour les transports, on s’inquiète vraiment beaucoup beaucoup sur comment ça va réellement se passer (et encore plus quand on apprend qu'un ordinateur et des clés USB comportant les plans de sécurisation ont été volés).
Lors d’un récent déjeuner avec des adhérents en Savoie, un transporteur dit qu’il aimerait beaucoup assister à un match de « beach volley » féminin. Ben tiens...
Ce à quoi il lui est fait remarquer qu’avec le système d’attribution de la billetterie et les prix pratiqués, il risquait de se retrouver aux quarts de finale de lutte gréco-romaine. C’est sût que ce n’est pas le même genre de maillot.
On a ri.
Comme quoi il est encore possible de déjeuner en paix.
Florence Berthelot
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