Un parlement européen plus conservateur pour la prochaine mandature (2024-2029)

Répartition des sièges

-> Répartition par groupes (résultats provisoires)

•    Gauche Radicale (GUE/NGL) : 39 députés (+2)
•    Sociaux-démocrates (S&D) : 136 députés (-3)
•    Écologistes et régionalistes (Verts-ALE) : 54 députés (-17)
•    Libéraux-démocrates (Renew/Renaissance) : 75 députés (-27)
•    Chrétiens-démocrates (PPE) : 188 députés (+12)
•    Conservateurs eurosceptiques (CRE) : 83 députés (+14)
•    Nationalistes (ID) : 58 députés (+9)
•    Non-inscrits (NI) : 45 députés (-17)
•    Autres : 42 députés (+42)

Ces chiffres devraient se stabiliser d’ici la première session plénière à Strasbourg, le 16 juillet 2024. Il est néanmoins possible de voir quelles sont les grandes conclusions du scrutin. En effet, les grands gagnants de ces élections sont le PPE avec +13 sièges, CRE avec +14 sièges et dans une moindre mesure ID avec +9 sièges. Pour la première fois, un parti eurosceptique (ECR) devient la troisième force du Parlement. Les grands perdants sont Renew/Renaissance avec -28 sièges et les Verts avec -18 sièges. Par ailleurs, les partis d’extrême droite autrichien, hongrois et tchèque ont fait savoir le dimanche 30 juin 2024, vouloir créer une nouvelle alliance politique appelée « Patriotes pour l’Europe ». Pour pouvoir voir le jour, le groupe devra être représenté par au moins sept États membres.   

Étant donné qu’aucun groupe ne détient la majorité absolue, il sera nécessaire de créer une coalition entre les différentes puissances. La coalition la plus probable regrouperait le PPE, S&D et Renew/Renaissance. Ursula von der Leyen avait évoqué une alliance avec ECR mais celle-ci semble ne plus être d’actualité.
 

-> Répartition des Députés français

Les résultats évoqués ci-dessus ne reflètent pas les résultats des élections en France et cela se voit dans le nombre de Députés français par groupe :

•    Gauche Radicale (GUE/NGL) : 39 députés dont 9 français LFI
•    Sociaux-démocrates (S&D) : 136 députés dont 13 français PS/PP
•    Écologistes et régionalistes (Verts-ALE) : 54 députés dont 5 français verts
•    Libéraux-démocrates (Renew/Renaissance) : 75 députés dont 13 français Renaissance
•    Chrétiens-démocrates (PPE) : 188 députés dont 6 français LR
•    Conservateurs eurosceptiques (CRE) : 83 députés - nombre de français encore inconnu
•    Nationalistes (ID) : 58 députés dont 30 français RN
•    Non-inscrits (NI) : 45 députés – nombre de français encore inconnu
•    Autres : 42 députés dont 0 français

En effet, nous voyons que les députés français sont très peu représentés dans les groupes majoritaires notamment au sein du PPE avec seulement 6 députés LR sur les 188. De plus, le RN qui envoie 30 députés n’aura pratiquement aucun pouvoir étant donné qu’un cordon sanitaire entre les groupes libéraux et ID existe.
 

Un certain nombre d’incertitudes persistent  

-> Parlement européen

Les cinq premières semaines après les élections sont dédiées à l’activité des groupes politiques. Aucun calendrier officiel n’existe et nous voyons déjà que des changements se présentent (ralliement ou départs de délégations nationales, fusions de certains groupes, création de nouveau groupes). Les réponses aux différentes questions sont attendues durant la première session plénière à Strasbourg, à la mi-juillet 2024.

Enfin, concernant les Commissions parlementaires, celles-ci débuteront durant la semaine du 22 juillet 2024. Actuellement deux Eurodéputés français se sont prononcés pour intégrer la Commission Transport (François Kalfon (PS/PP) et Majdouline Sbaï (Verts)).

-> Autres institutions

Le Conseil des chefs d’États et de gouvernements des 27 et 28 juin dernier a permis de s’accorder sur les personnalités pressenties pour présider la Commission européenne, le Conseil de l’UE et la diplomatie européenne aussi appelés « top jobs ». Seront présentés devant le Parlement européen pour approbation mi-juillet : Ursula von der Leyen (PPE-DE) pour la Commission européenne, Antonio Costa (S&D – PT) pour le Conseil de l’UE et Kaja Kallas (Renew – EE) pour diriger la diplomatie de l’UE.