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Une symphonie… ou une scie

19 septembre 2024 Édito

En 2024, on inflige encore aux collégiens des cours de musique. Normalement une heure par semaine. Quand on n’est pas mélomane, c’est une purge (avec les cours de couture mais ça c’est une autre histoire). On vous inflige déjà l’apprentissage de la flûte à bec, instrument aussi utile dans la vie qu’un compas pour un juriste, dissonant et disgracieux.

Par ailleurs, on est souvent loin des « choristes ». Un effet de malchance, les professeurs de musique étaient - à une époque - souvent totalement timbrés (autant que les profs d’Allemand ce qui n’était pas peu dire). L’objectif pédagogique vise à faire connaitre la « grande » musique, la musique moderne étant, elle, souvent oubliée car mineure.

 

Bref, quand on ne s’époumonait pas dans la fameuse flûte, on subissait l’écoute de sonates, concerti, adagios, etc. Un élément vous frappe immédiatement : une symphonie ça ne finit vraiment jamais. Vous l’apprenez à vos dépens dans une salle de concert quand vous vous mettez à applaudir frénétiquement en pensant que c’est (enfin) fini, alors que le regard furibard du reste de l’assistance vous fait comprendre que… pas du tout. Parfois même, on dirait que ça recommence au début.

 

Cet intermède musical vous est offert par la Fédération pour (habilement) souligner qu’il y a des dossiers comme ça qui reviennent régulièrement. C’est le cas de l’écotaxe, jetée par la fenêtre il y a quelques années après un interminable feuilleton, elle revient par la porte et plus précisément par la porte Est, Alsace d’abord puis tout le Grand Est.

 

Juste à une différence près : on ne parle plus d’écotaxe nationale, mais d’écotaxes régionales. Autant de régions, autant de taux de taxation ou de modalités de collecte différents. Sauf en Bretagne évidemment. Les Français sont des génies fiscaux.

 

On s’épargnera les excuses « c’est pour financer la réparation des routes » (pour une toute petite part…), les alibis « c’est pour taxer les étrangers qui roulent en France et pas les Français » (tu parles !), les modalités « ça va rapporter tant » (alors qu’en fait pas du tout), les aveuglements « cela n’aura pas d’impact sur l’économie locale » (alors que si).

 

Bref, on a le sentiment de la redite. C’est le même refrain, la même chanson, en résumé c’est une « scie ».

 

Cette même la scie qui sert à couper la branche sur laquelle on est assis.

 

C’est forcément lassant et décourageant de voir que l’on veut répéter les mêmes erreurs, les mêmes fausses notes sans tirer la moindre leçon du passé. On pourrait peut-être aborder l’avenir autrement, rendre le transport routier national enfin compétitif et vertueux sur le plan écologique. Ce qui suppose des investissements, et donc des moyens pour les transporteurs, et non pas de les priver un peu plus de capacité d’investissements.

 

La réalité c’est que nous sommes endettés au-delà de toute capacité de remboursement et que les finances locales ont même dérivé de 7% sur une année. Alors on peut donner un coup de peinture verte au répertoire, la vérité est que l’on court après le moindre sou au lieu d’engager les indispensables réformes et réduction des dépenses publiques.

 

Comme on dit dans notre secteur « on ne nous la fait pas ! ».  Et on ne se laissera pas faire comme ça. À la différence de certains discours, nous affirmons que « cela ne va pas bien se passer ». Cela ne passe déjà pas.

 

Tout ça risque même de devenir assez rock’n roll.

 

Au moins, ce sera enfin intéressant.




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