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Le bouchon en plastique

26 septembre 2024 Édito
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Depuis quelques mois, on ne peut pas ouvrir la moindre bouteille en plastique sans constater qu’un système qui se veut ingénieux a rattaché le bouchon au dit contenant. Moralité, on se coupe les lèvres ou on en met partout. Cette invention, très certainement issue d’un cerveau profondément dérangé, présente un avantage et des inconvénients. Parmi les inconvénients, celui de ne plus pouvoir collecter les bouchons en plastique pour financer un certain nombre d’actions notamment en direction des personnes en situation de handicap.

 

L’alibi, c’est que l’on ne peut plus jeter le bouchon dans la nature tout seul. Non mais qui fait ça ?

 

Un avantage est celui de, à l’ouverture d’une bouteille, systématiquement tester sa connaissance des gros mots et injures, voire d’étoffer sa culture sur ce sujet. Franchement quel est le crétin (pour rester poli) qui a imposé ce système ? Faisons attention à nos propos quand on dit crétin, il peut s’agir aussi (malheureusement) d’une crétine. Voire de plusieurs. Voire d’un mélange des deux.  

 

D’après nos informations, c’est l’Union européenne qui a imposé cette nouvelle norme. On reproche souvent à l’Europe de plus s’occuper de normes absurdes que de compétitivité. C’est peut-être pousser le bouchon un peu loin (humour !)

 

Néanmoins dans un rapport très attendu, l’ancien Président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi s’est penché sur le futur de la compétitivité européenne. Au-delà des résumés que l’on peut trouver ici ou là, on ne pourra que recommander sa lecture en intégralité. Est-ce parce que l’ancien Président du conseil italien a retrouvé une liberté de parole ? Le moins que l’on puisse dire est que, sous une apparence feutrée, ça décoiffe.

 

Le constat est fait d’un considérable retard technologique de l’Europe sur la Chine et les États-Unis, et d’une dépendance sur ce sujet et bien d’autres, et de la nécessité de disposer d’un plan commun sur la compétitivité et la décarbonation.

170 propositions sont formulées notamment sur la nécessité de faire baisser les coûts des énergies, accroître les innovations, sécuriser l’approvisionnement en matières premières, favoriser la croissance des start-ups, engager de vastes simplifications administratives, et développer l’intelligence artificielle.

 

On a beau vouloir faire preuve d’optimisme, on ne peut s’empêcher de penser que ce constat et les propositions arrivent bien trop tard. Le déploiement accéléré de l’IA par les Américains et les Chinois n’est clairement plus rattrapable, associé à des progrès sur une trajectoire arithmétique sur la robotique, la nanotechnologie etc…

 

Et puis cette tendance si européenne à commencer par la fin : Mario Draghi préconise la création d’un poste de « Commissaire à la simplification » » pendant que le nouveau gouvernement français comprend une « Secrétaire d’État à l’intelligence artificielle ».

 

Là où l’on doit d’urgence engager des investissements et des actes très opérationnels, on en est quasiment à créer des comités. On a créé de nouvelles lois, réglementations, normes diverses qui sont autant de freins pour les entrepreneurs pour innover et conquérir de nouveaux marchés.

 

Mais on est contents car on a attaché le bouchon en plastique à la bouteille…

 

Vous reprendrez bien un peu d’eau ?




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