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Pour vivre heureux, vivons gelés

21 mars 2024 Édito
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À dire vrai, en cherchant le sujet de l’édito cette semaine, il y avait l’embarras du choix : les différents rapports de la Cour des comptes tant sur l’état (désastreux) des finances publiques, l’Agence de financement des infrastructures de transport (que la Cour préconise de supprimer), les couacs de la planification écologique,  le coût pharaonique des mesures exceptionnelles pour lutter contre la hausse des coûts de l’énergie, ou encore les demandes du ministre de l’Economie pour trouver… des économies.

 

Des centaines de pages épluchées et c’est la déprime totale. La France doit être bien riche pour que l’argent vole comme ça par les fenêtres…

 

Et puis, on se dit « c'est le printemps », regardons s’il y  aurait une bonne nouvelle. Et on découvre que l’ONU publie chaque année « un rapport mondial sur le bonheur ». C’est très sérieux (si, si !). Il aboutit à un classement par pays sur différents facteurs : soutien social, revenu, accès aux soins, à l’éducation, liberté, générosité, absence de corruption, équilibre vie personnelle/vie professionnelle etc..

 

Ô surprise, les quatre premiers pays sont tous nordiques ! En premier, la Finlande, suivie du Danemark, de l’Islande et de la Suède. La Norvège arrive en 7ème position.

 

La France qui était encore 20ème l’année dernière coule à la 27ème place, derrière l’Uruguay et avant… l’Arabie Saoudite ! La claque.

 

Donc ce ne sont pas forcément les pays les plus riches en PIB qui s’en sortent le mieux. Ni même ceux qui auraient un climat favorable. Oh ça va,  oui c’est du cliché. Mais si vous vous êtes déjà retrouvé au solstice d’hiver à 16h dans la nuit noire, vous avez compris. Et le jour du printemps, il fait 0 le matin à Helsinki et 2° dans la journée .

 

« La société finlandaise est imprégnée d'un sentiment de confiance, de liberté et d'un niveau élevé d'autonomie », résume une chercheuse de l’Université d’Helsinki.

 

Cette phrase-là, on peut la relire plusieurs fois, on ne parvient pas à trouver d’analogie avec la société française.  

Puis on se rappelle que la Finlande est aussi très bien placée dans un autre classement, le PISA qui porte, lui, sur la réussite scolaire. Tiens, tiens.

 

Est-ce que tout cela aurait un rapport ? Une vingtaine d’heures de cours par semaine, une priorité donnée à l'apprentissage par la résolution de problèmes dans lesquels interviennent plusieurs disciplines, sans notes ou devoirs. Le tout dans un objectif affirmé d'égalité des chances, le soutien indispensable à certains élèves étant constant et gratuit. Le modèle finlandais donne l’exemple.

 

De là à affirmer que le niveau de bonheur serait corrélé à une certaine qualité de l’éducation posée en priorité dans les politiques publiques, il n’y a pas loin.

 

Malheureusement, le temps que l’on essaie d’aborder ce débat chez nous, avec toutes les passions que déchaîne l’Education nationale, les élèves entrés en maternelle seront en train de passer le bac.

 

Mieux vaut se rabattre sur l’explication simple : pour vivre heureux, vivons froidement.

 

Florence Berthelot




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