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On (se) rase gratis

20 juin 2024 Édito
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On a beau tenter de rester un peu optimiste, force est de constater que la morosité règne. En cause la météo, mais aussi le contexte international et désormais la situation nationale.

 

La campagne des législatives anticipées (très anticipées même) a commencé. Les programmes ont été publiés. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est manifestement Noël avant l’heure.

Ci-dessous quelques mesures pêchées là ou là. Au lecteur de déterminer de quel parti elles émanent :

 

Bloquer les prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants, baisser les factures d’électricité et réduire la TVA sur le gaz, le fioul et les carburants, SMIC à 1600€ net, développer les circuits courts et lutter contre la concurrence déloyale, supprimer les niches fiscales inefficaces, injustes et polluantes ; lutter contre les grandes fraudes sociales et fiscales, abroger la réforme des retraites, mettre en place un plan rail et fret, créer des services express régionaux, adopter un moratoire sur la fermeture des petites lignes et les rouvrir dès que possible, revenir sur la privatisation de Fret SNCF, faire baisser la facture de l'électricité, réduire les déserts médicaux, soutenir l’hôpital public et sécuriser l’approvisionnement en médicaments, création d'une complémentaire santé à 1 euro seulement par jour pour des frais de santé plus accessibles, décréter un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières.

 

Arrêtons là. Remarquons néanmoins que certains programmes prévoient des choses qui existent déjà ou ont été déjà réalisées : élaborer une loi énergie climat, ou un plan visant la neutralité carbone en 2050 ou indexer les retraites sur l’inflation.

 

C’est à se demander parfois si les partis sont au courant de ce qui se passe dans notre pays. C’est peut-être là le problème. Une certaine méconnaissance de la situation actuelle. Au détour des conversations, on peut constater que les électeurs ne s’en laissent pas conter, quelles que soient leurs opinions politiques.

 

Plus personne ne croit aux promesses, chacun est conscient qu’il n’y a plus un sou en caisse et que chacun (personne physique ou morale) paiera certainement plus après les élections qu’avant. Sans parler de l’inquiétude sur les taux d’intérêt, sur l’agitation possible, sur la réaction des opérateurs économiques, des marchés etc…

 

On ne va même pas détailler la difficulté après le 7 juillet de constituer rapidement un gouvernement en vue de la fête nationale d’une part et des Jeux Olympiques qui vont s’ouvrir d’autre part.

 

On ne sait même pas si les travaux législatifs brutalement interrompus sur un certain nombre de dossiers reprendront à l’identique. Et le projet de loi de finances devra rapidement être posé sur la table.

 

À l’heure des remises des bulletins de notes de fin d’année scolaire, on se souviendra du commentaire lapidaire d’un professeur à propos d’un élève : « A touché le fond et creuse encore ».

 

Il n’est même pas certain que nous ayons encore touché le fond.

 

On a beau vouloir faire un effort pour positiver, c’est compliqué.

 

Et en plus il pleut.

 

Florence Berthelot




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