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Au moment où cet édito est rédigé, on peut dire que l’on recherche désespérément un ministre des Transports. Le nouveau Gouvernement a été nommé depuis plusieurs jours et nombre de secteurs ou de sujets se retrouvent sans ministre en charge.
On nous dira que déjà on a le super Ministre, celui qui chapeaute tout, celui de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Oui mais non. Cette tutelle des transports par la seule écologie et ce, depuis plus de 10 ans, est parfaitement absurde et réductrice.
Signe des temps, une administration très importante, la Direction Générale Energie Climat va passer pour partie sous l’autorité de Bercy. Avant sans doute, à un moment de passer totalement dans le giron du ministère de l’Economie.
Sans doute pas si absurde quand l’enjeu est aujourd’hui, qui va financer la transition énergétique et comment.
Dans un entourage familial ou amical, on vous questionne gentiment « mais ça sert à quoi un ministre des Transports ? ». Dans un environnement professionnel, on est parfois un peu plus acide : « De toutes façons un ministre des transports, c’est avant tout le ministre des transports publics de personnes ». Oui mais non.
Tout dépend de la personnalité du ministre. Et depuis des décennies, on a tout connu. Du super impliqué pour le transport de marchandises au beaucoup moins concerné. Il y a celui qui vous réunit dès qu’il y une possible crise, qui agit au niveau européen, qui nomme des missions pour identifier les problèmes et proposer des solutions (sur les délais de délivrance des titres professionnels et des permis de conduire, sur la participation ou non des conducteurs aux opérations de chargement et déchargement), qui répond toujours présent à toutes les sollicitations. Et puis il y a celui qui passe sa vie sur les réseaux sociaux, et trouve le moyen de n’organiser qu’une seule visioconférence durant le 1er confinement de la crise sanitaire. Entre les deux, il y a toute une palette de nuances.
Certains diront que c’est une utilité, comme au théâtre, un rôle au second plan. Utilité pour dire presque inutile.
Or, le secteur des transports de personnes et de marchandises est un secteur clé, voire pivot pour tout le reste.
Se retrouver face à une telle vacance de poste, à six mois de l’ouverture des Jeux Olympiques, à quelques mois des élections européennes où ces sujets de transport, de décarbonation devront nécessairement être abordés, est tout simplement le révélateur d’une certaine désinvolture de l’Etat face à ces questions majeures.
L’administration en charge des transport continue, elle, de fonctionner et tient la barre. Heureusement, car on doit gérer un épisode neige et verglas, on a besoin de coordination.
Même si ce genre d’évènement hivernal ne fait que mettre en exergue une aberration que nous avons dès l’origine dénoncée : l’obligation pour tous les camions de disposer d’équipements hivernaux (chaines, pneus neige) alors qu’en réalité, les arrêtés d’interdiction de circuler pleuvent et que les camions sont bloqués, stockés en bord de route.
C’est comme les autocollants angle morts. Ces équipements hivernaux ne servent à rien mais il faut quand même pouvoir justifier qu’on les a à bord.
Est-ce que quelque part, dans les sphères gouvernementales, il n’y aurait pas quelques personnes pour penser qu’avoir un ministre des Transports c’est comme avoir les équipements hivernaux. Obligatoire mais à quoi ça sert vraiment ?
On dira encore qu’on fait du mauvais esprit (pas le genre de la maison).
Mais tout de même….
Florence Berthelot
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