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Mergitur... mergitur gna gna gna

13 juin 2024 Édito
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On pourrait commenter l’actualité à chaud. Parler du résultat des élections européennes et aborder la campagne des législatives à venir suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. On pourrait comme les commentateurs de plateaux télévisés, faire du « café du commerce » autour des hypothèses, supputations, suppositions, etc.

 

On se contentera dans un premier temps de regarder le calendrier en déplorant de ne pas avoir pris ses vacances au mois de juin. Qu’on en juge, plus de députés, un Sénat qui dans ce cas arrête également ses travaux, un Gouvernement qui gère les affaires courantes, on y rajoute un boycott de toutes les négociations dans la branche transport par les Organisations syndicales. Pour autant le travail ne manque pas dans une Fédération de transport. Ce qui manque c’est de pouvoir travailler dans les ports qui sont en grève dans l’indifférence générale !

C’est aussi normalement à cette époque que l’on prépare le PLF (projet de loi de finances) pour l’année prochaine.

 

Or, quel que soit le résultat des élections, on disposera d’un nouveau gouvernement au mieux à la mi-juillet pour enchaîner quasi immédiatement sur la séquence « Jeux Olympiques ». C’est vraiment super… mirifique… génial…

 

À propos de Jeux Olympiques, on aura vécu ces derniers jours encore un de ces formidables (au sens littéral) « coups de com’ ».

 

La maire de Paris avait assuré une main sur le cœur (et l’autre tenant un maillot de bain) qu’elle se baignerait dans la Seine dans le courant du mois de juin. Sans doute pour illustrer la devise de la ville : « elle flotte mais ne coule pas ». Aux Parisiens sceptiques (et pas septiques) qui, voyant la couleur de l’eau, mettaient en doute un tel exploit, Mme Hidalgo avait répondu avec cet argument politique de haut niveau « Gna gna gna » (authentique).

 

Tout cela date du mois de mai. Mais coup de théâtre ! Finalement, nous n’aurons pas l’insigne honneur de voir la maire de la capitale faire le grand plongeon. En cause, il a trop plu et le débit du fleuve est trop important. (Tu parles, l’eau n’est surtout pas propre). Comme c’est dommage... Quelle déception ! Le dépit nous saisit. Jusqu’à ce que l’on nous présente la note de mois, voire d’années de tentatives de nettoyage et d’assainissement du fleuve : 1,4 milliard d’euros cette fantaisie. Pour rien. Au point même que l’équipe de France de nage en eau libre ne peut pas s’entraîner, et qu’il n’est même pas sûr que l’épreuve puisse se tenir.
1,4 milliard… C’est le montant annuel de la ristourne de TICPE dont bénéficient les transporteurs routiers sur le gazole. (Oui, on est un peu obsédés dans le TRM). Ristourne sur laquelle lorgne Bercy depuis bien longtemps, sous l’alibi de la transition énergétique et de son financement.

 

Voyez-vous, quand on voit comment est utilisé notre argent, c’est sûr qu’on devient méfiant. Entre les « coups de com’ » et les dépenses inutiles, il ne faut pas s’étonner que les gens ne croient plus à rien.

 

En gros, le doute nous habite. Comme disait Audiard « La justice c’est comme la Sainte Vierge. Il faut la voir de temps en temps pour y croire ».

 

Au passage, un haut (très haut) personnage de l’État avait aussi promis d’aller faire plouf.

 

À y bien réfléchir, il l’a peut-être déjà fait.

 

Florence Berthelot




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